Les raisons de cette augmentation des dépenses de santé
Les chiffres communiqués cet été concernent les contrats collectifs d’assurance santé, et notamment ceux souscrits par les entreprises pour leurs salariés. Mais il est probable que cette hausse s’applique également aux contrats individuels souscrits par les personnes non salariées comme les mutuelles pour seniors, celle pour étudiants ou encore les offres à destination des travailleurs indépendants.
Pour expliquer cette hausse des dépenses de santé, les points suivants peuvent être soulevés :
- le variant Omicron était à l’origine d’une nouvelle vague Covid au début de l’année 2022. Or chaque vague Covid s’accompagne d’une baisse des dépenses sur les autres postes de santé ;
- la hausse du coût de l’énergie a été répercutée par les établissements hospitaliers et les cabinets médicaux, ce qui a entrainé une augmentation de certains tarifs ;
- le nombre de salariés âgés augmente chaque année. Or en vieillissant, les dépenses de santé augmentent ;
- une augmentation des consultations d’ordre psychologiques est également à noter. Elle est une des conséquences de la pandémie qui nous a frappés ces dernières années ;
- un recours plus important aux médecines alternatives. Or ces dernières sont exclues des remboursements de la sécurité sociale. Leur prise en charge revient donc aux complémentaires santé qui peuvent proposer un forfait médecines douces au sein de leurs garanties.
Une hausse à nuancer
Bien que cette augmentation des dépenses de santé pour les complémentaires santé collectives soit indéniable, il convient de nuancer sa portée. En effet, le premier trimestre est souvent marqué par une hausse des pathologies respiratoires. 2023 ne fait pas exception.
On retrouve une certaine saisonnalité des dépenses de santé liée à la saisonnalité des affections qui avait été mise à mal ces dernières années par la pandémie de Covid.
Par ailleurs, la hausse du plafond de la sécurité sociale sur lequel sont annexés les cotisations de la plupart des contrats collectifs d’assurance santé permet aux organismes concernés de bénéficier d’une plus grande entrée d’argent, ce qui équilibre l’augmentation des dépenses.
Les craintes des assureurs
Les organismes de complémentaires santé collectives envisagent 2024 avec quelques appréhensions et craignent une hausse des dépenses de santé encore plus importantes en raison des éléments suivants :
- le recul du départ de l’âge à la retraite va entrainer un plus fort vieillissement de leurs assurés et donc des dépenses plus nombreuses ;
- les honoraires de consultation des médecins vont être revalorisés, ce qui va générer une augmentation de la prise en charge ;
- la probable extension du dispositif 100 % Santé aux fauteuils roulants et aux prothèses capillaires va également peser sur leur budget.
Les négociations de fin d’année entre les OCAM et l’assurance maladie s’annoncent donc tendues à l’heure où les assureurs demandent régulièrement un rééquilibrage des dépenses et des prises en charge entre le régime obligatoire et le régime complémentaire et où l’ombre d’une grande sécu plane toujours.