Comprendre le rôle des proches aidants
Avant de détailler les aides disponibles, il est important de bien comprendre ce qu'est un proche aidant et les responsabilités qui lui incombent.
Définition et responsabilités des proches aidants
Un proche aidant est une personne qui apporte une aide régulière à un membre de sa famille, un ami ou un voisin en situation de dépendance ou de handicap. Cette aide peut prendre différentes formes :
- assistance dans les actes de la vie quotidienne (toilette, repas, déplacements) ;
- suivi médical et distribution des médicaments ;
- gestion administrative et financière ;
- soutien moral et présence affective.
On estime qu'en France, près de 11 millions de personnes sont des proches aidants. Beaucoup d'entre eux s'occupent d'un parent âgé ou d'un enfant en situation de handicap.
Quelles différences entre un aidant familial et un proche aidant ?
La distinction entre aidant familial et proche aidant réside principalement dans le lien avec la personne aidée :
- l'aidant familial désigne spécifiquement un membre de la famille (conjoint, enfant, parent, etc.) qui aide une personne dépendante ;
- le proche aidant est une notion plus large qui englobe non seulement la famille mais aussi les amis, les voisins ou toute personne qui entretient des liens étroits avec la personne aidée.
Cette distinction peut avoir une importance dans l'accès à certaines aides, certains dispositifs étant réservés aux aidants familiaux au sens strict.
Comment faire reconnaître son statut de proche aidant ou d'aidant familial ?
La reconnaissance du statut d'aidant est essentielle pour bénéficier des différents dispositifs d'aide. Pour cela, plusieurs démarches sont possibles :
- pour les proches d'une personne en situation de handicap : faire une demande auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) dans le cadre de la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) ;
- pour les proches d'une personne âgée : s'adresser au Conseil Départemental dans le cadre de l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA) ;
- pour les salariés : faire une demande de congé de proche aidant auprès de l'employeur, ce qui officialise le statut.
Un certificat médical attestant de l'état de santé de la personne aidée est généralement nécessaire pour ces démarches.
Les défis quotidiens rencontrés par un aidant
Être aidant représente un engagement important qui peut impacter significativement la vie quotidienne :
- impact professionnel : réduction du temps de travail, difficultés à concilier vie professionnelle et rôle d'aidant, voire cessation d'activité dans certains cas ;
- fatigue physique et mentale : l'aide quotidienne peut être épuisante, particulièrement lorsqu'elle s'étend sur une longue période ;
- isolement social : le temps consacré à la personne aidée réduit souvent les opportunités de maintenir une vie sociale active ;
- difficultés financières : la réduction du temps de travail ou l'arrêt d'activité peut entraîner une baisse significative des revenus.
Ces défis soulignent l'importance des dispositifs d'aide mis en place pour soutenir les proches aidants.
Quelles aides financières pour les proches aidants ou aidants familiaux ?
Plusieurs aides financières existent pour compenser partiellement ou totalement la perte de revenus liée au rôle d'aidant.
Allocation journalière de présence parentale (AJPP)
L'AJPP est destinée aux parents qui s'occupent d'un enfant gravement malade, accidenté ou handicapé. Pour en bénéficier, certaines conditions doivent être remplies :
- l'enfant doit être âgé de moins de 20 ans ;
- son état de santé nécessite une présence parentale soutenue et des soins contraignants ;
- le parent doit prendre un congé de présence parentale.
Le montant de l'AJPP en 2025 est de 65,80 euros par jour. Elle peut être versée pour un maximum de 310 jours sur une période de 3 ans.
Congé proche aidant et ses compensations
Le congé de proche aidant permet à un salarié de s'absenter temporairement pour s'occuper d'un proche en perte d'autonomie ou en situation de handicap. Depuis 2020, ce congé est indemnisé par l'Allocation Journalière du Proche Aidant (AJPA).
Pour bénéficier du congé de proche aidant, il faut que :
- le salarié justifie d'au moins un an d'ancienneté dans l'entreprise ;
- le proche aidé présente un handicap ou une perte d'autonomie d'une particulière gravité.
Le congé de proche aidant est d'une durée de 3 mois renouvelables, sans pouvoir excéder 1 an sur l'ensemble de la carrière. Il peut être pris de manière continue, fractionnée ou sous forme de temps partiel. L'employeur ne peut pas refuser ce congé si toutes les conditions sont remplies.
Le montant de l'AJPA en 2025 est également de 65,80 euros par jour. Le salarié peut bénéficier de 22 jours d'AJPA par mois, dans la limite de 66 jours par personne aidée et dans la limite de 4 personnes aidées durant la carrière (264 jours au total).
Autres aides financières
D'autres aides financières peuvent également être mobilisées par l'aidant :
- la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) ;
- l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA) : elle est versée aux personnes âgées en perte d'autonomie et peut servir à rémunérer un aidant familial (à l'exception du conjoint, du concubin ou du partenaire de PACS) ;
- l'Allocation d'Éducation de l'Enfant Handicapé (AEEH) : elle est destinée aux personnes s'occupant d'un enfant en situation de handicap.
Soutien psychologique et social pour les aidants
Au-delà des aides financières, des dispositifs de soutien psychologique et social sont essentiels pour aider les proches aidants à faire face à leur situation.
Le droit au répit d'un aidant familial : c'est quoi ?
Le droit au répit, instauré par la loi relative à l'adaptation de la société au vieillissement de 2015, permet aux proches aidants de prendre un temps de repos nécessaire.
Les aidants de bénéficiaires de l'APA peuvent en bénéficier dès lors qu'ils assurent une présence ou une aide indispensable au maintien à domicile et qu'ils ne peuvent pas être remplacés par une autre personne de l'entourage.
Ce droit au répit finance :
- un accueil temporaire de la personne aidée en établissement ;
- un relais à domicile ;
- un accueil de jour ou de nuit ;
- un hébergement temporaire en accueil familial.
Groupes de parole et de soutien
Les groupes de parole constituent un soutien précieux pour les aidants et leur permettent d'échanger avec d'autres personnes vivant des situations similaires. Ces groupes sont généralement organisés par :
- les associations d'aidants ;
- les Centres Communaux d'Action Sociale (CCAS) ;
- les centres hospitaliers ;
- les plateformes d'accompagnement et de répit.