L'hôpital est il responsable des vols dans les chambres ?

L'hôpital est il responsable des vols ?Les vols dans les établissements hospitaliers prennent une ampleur préoccupante en France. Les derniers chiffres de l'Observatoire national des violences en santé révèlent près de 1300 déclarations de vols en 2021, un chiffre qui ne reflète qu'une partie de la réalité du terrain.

Le phénomène se manifeste sous différentes formes : des cambriolages organisés ciblant du matériel médical coûteux, des détournements commis par le personnel hospitalier, sans oublier les larcins touchant les effets personnels des patients. Le préjudice annuel se chiffre en dizaines de millions d'euros pour les établissements de santé.

Cette situation soulève des questions sur la sécurisation des hôpitaux et la responsabilité des établissements face aux vols, notamment concernant les biens des patients.

picto ce qu'il faut retenir
Ce qu'il faut retenir
  • Les vols concernent autant le matériel médical que les effets personnels des patients
  • Le préjudice financier pour les hôpitaux se chiffre en dizaines de millions d'euros
  • La responsabilité des établissements varie selon les circonstances du vol
  • Les hôpitaux renforcent leurs dispositifs de sécurité pour faire face à ce fléau

Quels sont les objets les plus dérobés ?

Les vols dans les établissements hospitaliers touchent de nombreux types d'objets, du matériel médical coûteux aux effets personnels des patients. Selon les derniers chiffres de l'Observatoire national des violences en santé, près de 1 300 vols ont été déclarés en 2021. Voici les principaux types d'objets dérobés :

  • Matériel médical de haute valeur :
    • Échographes (environ 100 000 € pièce)
    • Endoscopes
    • Appareils de diagnostic
  • Médicaments et fournitures médicales :
    • Antalgiques et somnifères
    • Pansements et compresses
    • Solutions hydroalcooliques
  • Équipements informatiques et électroniques :
    • Ordinateurs portables
    • Tablettes connectées
    • Téléphones professionnels
  • Effets personnels des patients :
    • Bijoux et montres
    • Téléphones portables
    • Argent liquide
    • Documents administratifs
  • Matériel hospitalier courant :
    • Draps et linge hospitalier (30 à 75% de disparition)
    • Chemises pour patients (25 à 97% de perte)
    • Matériel de bureau

Les patients, premières victimes des larcins

Les conséquences des vols dans les hôpitaux frappent particulièrement les patients, souvent vulnérables durant leur séjour. Les cas de vol se multiplient en Île-de-France, où les établissements signalent une recrudescence des larcins dans les chambres. L'hôpital de Melun a notamment rapporté la disparition d'endoscopes médicaux, privant des malades d'examens essentiels.

Les dommages ne sont pas uniquement matériels : ces actes malveillants perturbent le bon fonctionnement des services et affectent le moral des patients. Un rapport de l'hôpital en silence révèle que près d'un patient sur dix déclare avoir subi un vol durant son hospitalisation en 2024.

La situation s'avère particulièrement préoccupante dans les services de soins longue durée, où les patients restent plusieurs semaines, multipliant les risques de vols d'effets personnels.

Le personnel soignant également touché

Les équipes médicales subissent aussi les répercussions des actes malveillants dans leurs espaces de travail. Une enquête menée auprès de 500 professionnels de santé révèle que 35% d'entre eux ont été victimes de vols dans les vestiaires en 2024. Leurs effets personnels disparaissent régulièrement : téléphones, portefeuilles, sacs à main.

La situation s'avère particulièrement sensible dans les services d'urgence et de réanimation, où le rythme intense des activités rend la surveillance complexe. Les cadres hospitaliers rapportent une multiplication des signalements, avec une moyenne de trois déclarations par semaine pour des disparitions d'objets appartenant aux soignants.

Les établissements renforcent progressivement la sécurisation des zones réservées au personnel : installation de casiers sécurisés, contrôle d'accès par badge, vidéosurveillance dans les espaces communs.

L'hôpital est il responsable des vols dans les chambres ?

La responsabilité de l'établissement hospitalier face aux vols varie selon les circonstances. Un cadre légal strict régit la protection des biens des patients durant leur séjour.

Pour les objets déposés au coffre central ou dans le service dédié, l'hôpital assume une responsabilité pleine et entière. Un reçu est alors remis au patient comme preuve du dépôt.

En revanche, pour les biens conservés en chambre, la situation diffère. L'établissement peut voir sa responsabilité engagée uniquement en cas de faute prouvée dans l'organisation du service : absence de serrure fonctionnelle, négligence dans la surveillance des accès, ou manquement aux procédures de sécurité.

Une exception existe pour les patients admis en urgence ou dans l'incapacité de manifester leur volonté. Dans ces cas précis, un inventaire complet des biens doit être réalisé par le personnel soignant, plaçant ces objets sous la protection juridique de l'hôpital.

Comment porter plainte après un vol ?

Pour signaler un vol survenu dans un établissement hospitalier, rendez-vous au commissariat de police ou à la gendarmerie la plus proche. Vous devrez présenter une pièce d'identité et apporter tout document utile comme des factures ou photos des objets dérobés.

Le dépôt de plainte peut aussi se faire en ligne sur le site officiel de pré-plainte pour gagner du temps. Un agent vous contactera ensuite pour fixer un rendez-vous et finaliser la procédure.

N'oubliez pas de prévenir rapidement la direction de l'hôpital et de demander une copie du rapport d'incident interne. Ce document facilitera vos démarches auprès de votre assurance pour obtenir une indemnisation des biens volés.

Modèle lettre perte objet

Pour vous aider dans vos démarches, vous pouvez utiliser ce modèle de lettre proposé par l'UFC-Que Choisir. Il vous guidera pas à pas dans la rédaction de votre demande d'indemnisation auprès de l'établissement de santé.

Des voleurs de tous types

Les Arsène Lupin

Qui pourrait avoir l’audace d’organiser un cambriolage dans un hôpital ?

Pourtant, c’est bien ce qui s’est passé dans divers hôpitaux ces derniers mois: des malfaiteurs qui pénètrent dans les bureaux et vestiaires pour en repartir avec des ordinateurs, du matériel médical, d’autres qui se spécialisent dans le vol d’échographes en pénétrant dans les services de radiologie, pour un butin de 100.000€ pièce…

On ne plaisante pas avec les vols dans les hôpitaux.

Volés par leurs propres employés

C’est l’hôpital qui se moque de la charité ! Entre les soignants qui piochent leurs antalgiques et somnifères dans leur propre stock, les médecins qui empruntent des outils de diagnostics pour leur exercice en libéral, en oubliant de les rapporter…

Le navire est abandonné par ses propres pirates !

Ce phénomène dure pourtant depuis bien longtemps: dans les centres hospitaliers, les vols sont un sujet encore trop tabous, même si les responsables ne sont pas dupes.

Outre ces actes isolés, ce sont parfois de véritables réseaux qui sont organisés dans les hôpitaux même, comme à Ville-Evrard: 40.000 boites de médicaments se sont volatilisées… Ou encore à Marseille ou un tiers du contenu des plateaux-repas disparaît: il semble bien que le mal soit causé par les employés eux-mêmes.

Pour les directeurs des hôpitaux, le constat est sans équivoque. Certaines ont pris le taureau par les cornes, en installant des caméras de surveillance. Mais est-ce suffisant pour éviter les vols en interne ?

Les adeptes de petits larcins

Qu’il s’agisse de patients, de visiteurs ou d’employés de l’hôpital, de petits vols ont lieu quotidiennement: pansements, compresses, médicaments, mais aussi du linge...

Les études réalisées par l’URBH (Union des Responsables de Blanchisseries Hospitalières) montrent que sur 10 hôpitaux, on énumère 30 à 75% de disparition de draps !

Un taux ahurissant, mais pas autant que les 25 à 97% de chemises destinées aux patients, qui s’évaporent… Pour un préjudice de plusieurs dizaines de milliers d’euros par an !

A qui profite le crime ?

L'hôpital est il responsable des vols ? - ADP AssurancesLes petits larcins ne servent même pas à améliorer le quotidien de leurs auteurs…

Ce sont des actes isolés et bien trop insignifiants pour apporter du confort. Par contre, les vols répétés d’échographes dans les services de radiologie, pourraient bien être destinés à la vente dans les pays de l’est ou au Maghreb.

Un trafic qui génère sans doute beaucoup d’argent. Pour les structures spoliées, le choc est rude avec un préjudice aussi grand.

Sans le recours aux assurances privées, il serait difficile de faire face et de continuer à réaliser les examens.

Des pertes financières colossales

Si les matériels médicaux volés peuvent être recensés et donc indemnisés, de nombreux vols ne peuvent pas faire l’objet d’une plainte, et représentent donc une perte financière définitive.

Si l’on prend l’exemple du vol de compresses ou de pansements : les services en possèdent en stock dans leurs salles de soins, en grande quantité.

Les soignants les utilisent autant que de besoin tout en s’efforçant de suivre les restrictions budgétaires… Les responsables ne peuvent pas prouver leurs vols et encore moins espérer une indemnisation. Les dépenses dans le milieu hospitalier vont continuer à s'envoler...

Quelles solutions contre les vols dans les hôpitaux ?

Depuis longtemps déjà, certaines précautions simples sont prises par les centres hospitaliers, comme le fait d’attacher les matériels et le mobilier qui peuvent l’être : les télévisions sont souvent fixées au mur, si bien qu’on ne peut pas les dérober.

Hélas, il est impossible d'accrocher aux murs les pansements ou les comprimés ! Pour ces vols, les hôpitaux semblent désarçonnés…

Autre solution, les caméras de surveillance qui donnent de bons résultats, puisqu’elles ont permis de retrouver les voleurs de l’hôpital Tenon qui avaient causé un préjudice de 14.000€ ! Toutefois, le déficit colossal des hôpitaux rend la démarche d’installation de ces caméras, plutôt délicate…

Certains établissements parisiens ont quant eux, pris le parti de faire « pucer » leurs draps : si leur voleur ou l’ambulancier distrait passe à travers un portique avec un de ces draps, il est immédiatement repéré.

Après un an de fonctionnement, cet investissement est rentable, puisque les draps ainsi récupérés ont évité près de 50.000€ de préjudice !

L'augmentation des tarifs hospitaliers : un poids pour les mutuelles

Parallèlement à la problématique des vols, l'augmentation des tarifs en hôpitaux et cliniques alourdit considérablement la facture pour les mutuelles.

Selon la Mutualité Française, les dépenses de santé liées aux hospitalisations ont connu une hausse de 3,5% en 2023.

Cette augmentation s'explique notamment par :

  • La modernisation des équipements médicaux
  • L'inflation des coûts des médicaments et des dispositifs médicaux
  • La revalorisation des salaires du personnel soignant

Une hausse plus prononcée dans le secteur privé

Les cliniques privées affichent une augmentation moyenne des tarifs de 5,2% en 2023, contre 3,8% pour les hôpitaux publics. Cette disparité s'explique notamment par :

  • Une politique d'investissement plus agressive dans le secteur privé
  • Des coûts de personnel plus élevés pour attirer les meilleurs praticiens
  • Une offre de services complémentaires plus développée

La Fédération de l'Hospitalisation Privée (FHP) justifie cette hausse par la nécessité de maintenir un niveau d'excellence dans les soins prodigués.

L'impact sur les mutuelles et les assurés

Face à cette augmentation, les mutuelles se trouvent dans une situation délicate. La Fédération Nationale de la Mutualité Française (FNMF) estime que cette hausse des tarifs hospitaliers pourrait entraîner une augmentation moyenne des cotisations de 3 à 4% pour les assurés en 2024.

Pour limiter l'impact sur leurs adhérents, certaines mutuelles, comme la MGEN, explorent de nouvelles pistes :

  • La négociation de tarifs préférentiels avec certains établissements
  • Le développement de réseaux de soins partenaires
  • L'incitation à l'utilisation de la télémédecine pour certaines consultations

Ces mesures visent à maintenir un équilibre entre la qualité des soins proposés et la maîtrise des coûts pour les assurés. Néanmoins, la question de l'accessibilité aux soins reste au cœur des préoccupations, alors que le reste à charge pour les patients continue d'augmenter dans certaines spécialités médicales.

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