Une hausse de la CSG pour financer la dépendance ?

Financement de la dépendance par une augmentation de la CSG ?La question du financement de la dépendance reste un enjeu majeur. Face au vieillissement de la population et à l'augmentation du nombre de personnes en perte d'autonomie, les besoins de financement ne cessent de croître.

Selon les dernières estimations, le coût de la dépendance devrait atteindre entre 12 et 15 milliards d'euros par an d'ici 2030.

Cette augmentation significative par rapport aux prévisions précédentes s'explique notamment par l'accélération du vieillissement démographique et la hausse des coûts des services d'aide à la personne. La cinquième branche de la sécurité sociale, bien qu'opérationnelle depuis 2021, ne dispose toujours pas des ressources suffisantes pour faire face à ces dépenses.

Pour répondre à ce défi, la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie) propose désormais une hausse plus importante de la CSG, de l'ordre de 0,35 point. Cette nouvelle recommandation, qui actualise celle de 2021, vise à générer des ressources supplémentaires tout en maintenant un système de financement équitable, basé sur la solidarité nationale.

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Ce qu'il faut retenir
  • Face au vieillissement de la population, le financement de la dépendance nécessitera entre 12 et 15 milliards d'euros par an d'ici 2030.
  • La CNSA propose une hausse de la CSG de 0,35 point pour générer des ressources supplémentaires destinées à la cinquième branche de la sécurité sociale.
  • Une augmentation de 0,28 point de CSG permettrait de récolter 4 milliards dès 2023 et 5 milliards en 2030 pour financer la perte d'autonomie des personnes âgées.
  • Les solutions de financement privées comme l'assurance dépendance viennent compléter les aides publiques insuffisantes pour couvrir l'ensemble des frais liés à la dépendance.

Qu’est-ce que la CSG ?

La CSG, ou contribution sociale généralisée, est un prélèvement social qui s'applique sur les revenus d'activité (salaires, bénéfices) et de remplacement (indemnités journalières, pension de retraite, allocation chômage, etc.) ainsi que sur certains revenus du patrimoine comme les revenus fonciers ou l'épargne salariale.

Elle participe au financement de la sécurité sociale et de l'assurance chômage. Créée en 1991, elle constitue aujourd'hui l'une des principales sources de financement de la protection sociale en France. Son taux varie selon la nature des revenus, pouvant aller jusqu'à 9,2% pour les revenus d'activité. Une partie de la CSG est déductible des impôts, tandis que l'autre partie ne l'est pas.

Contrairement aux cotisations sociales classiques, la CSG ne donne pas droit à des prestations sociales en contrepartie, ce qui en fait un impôt à vocation uniquement solidaire.

Quelles conséquences en cas de hausse de la CSG ?

Selon les dernières estimations de la CNSA, une augmentation de 0,35 point de la CSG permettrait de récolter 6 milliards d'euros dès 2026 et jusqu'à 8 milliards à l'horizon 2030. Cette hausse couvrirait environ la moitié des besoins estimés pour financer la perte d'autonomie, évalués entre 12 et 15 milliards d'euros par an d'ici 2030.

Pour les salariés qui touchent un revenu égal au SMIC (1 801,80 euros brut mensuel depuis novembre 2024), cette augmentation de 0,35 point de CSG se traduirait par une baisse de salaire d'environ 75 euros par an, soit 6,25 euros par mois. Ce calcul prend en compte l'assiette de la CSG qui s'applique sur 98,25% du salaire brut.

Toutefois, la CNSA ne se prononce pas sur la mise en œuvre concrète de cette mesure, à savoir si cette hausse serait la même pour tous les revenus sur lesquels la CSG est prélevé. Cet organisme précise que prendre appui sur la CSG pour financer les besoins de la cinquième branche de la sécurité sociale, créée durant l’été 2020, permet de bénéficier d’une source de financement équitable qui touche l’ensemble de la population en fonction de leurs revenus.

La CSG, déjà en partie utilisée pour financer la dépendance

Ce n’est pas la première fois que la CSG est envisagée comme une source possible de financement de la dépendance. La loi de financement de la sécurité sociale de 2021 a d’ailleurs réaffecté 0,15 point de la CSG de la CADES (Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale) vers la CNSA. Mais cette réaffectation ne permet de mobiliser que 2,3 milliards d’euros, ce qui n’est pas suffisant pour répondre aux besoins futurs liés en matière de dépendance.

Pour aller plus loin : perte d’autonomie, comment faire face financièrement ?

La question du financement de la dépendance des personnes âgées concerne à la fois la sphère publique et la sphère privée. Les aides publiques, telles que l’APA, et les prestations sociales ne peuvent pas, à elles seules, couvrir l’ensemble des frais engendrés par la perte d’autonomie.

Les personnes âgées en situation de dépendance doivent, le plus souvent, puiser dans leur épargne ou utiliser leur pension de retraite pour financer les aménagements de leur logement, les prestations comme le portage des repas ou le salaire d’une aide à domicile lorsqu’elles continuent à vivre chez elles. En cas d’hébergement dans un Ehpad, le coût mensuel n’est pas toujours couvert par la retraite et nécessite soit une participation des proches soit le recours à l’épargne.

C’est pourquoi de plus en plus de français se tournent vers l’assurance dépendance. Il s’agit d’une garantie prévoyance qui permet d’anticiper une perte d’autonomie. Elle peut couvrir une dépendance totale ou partielle. Une rente et/ou un capital est alors versé, ce qui permet de faire face aux dépenses engendrées par la perte d’autonomie.

La question d’une assurance dépendance collective obligatoire, sur le modèle des mutuelles d’entreprise, a également été soulevée. Mais, pour l’instant, elle ne semble pas avoir été retenue.

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Melaine LECARDONNEL
Melaine LECARDONNEL Rédactrice santé

Juriste de formation, Mélaine Lecardonnel est rédactrice web spécialisée dans les domaines de l'assurance depuis 2015. Ses connaissances juridiques et son expertise lui permettent de vulgariser avec clarté des notions complexes. Soucieuse d'apporter une information fiable et accessible, elle tente de permettre aux lecteurs de faire des choix éclairés pour protéger leur santé et leur budget.

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