Coût du diabète en France : un défi majeur pour la Sécurité Sociale

Coût du diabète en France : un enjeu économique majeurLe diabète est une maladie chronique qui est causée par un trouble de l'assimilation, du stockage et de l'utilisation des sucres contenus dans les aliments. Elle touche 4,3 millions de Français (et 537 millions de personnes dans le monde selon la Fédération Internationale du Diabète).

En 2022, la prise en charge des dépenses de santé liées au diabète en France a dépassé les 10 milliards d'euros.

Cette somme se répartit entre l'accès aux soins et aux médicaments et le traitement des complications. En effet, cette maladie peut entraîner des complications extrêmement graves au niveau des yeux et des pieds pouvant aller jusqu'à l'amputation d'un ou plusieurs orteils, voire d'une partie du pied.

Selon les projections de l'Assurance maladie, si les tendances actuelles se maintiennent, 520 000 personnes supplémentaires pourraient être atteintes de diabète d'ici 2027, dont 500 000 par un diabète de type 2. Cette augmentation significative aura un impact majeur sur les dépenses de santé dans les années à venir.

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Ce qu'il faut retenir
  • Le diabète touche actuellement 4,3 millions de Français, soit une part significative de la population nationale.
  • Les dépenses de santé liées au diabète ont dépassé 10 milliards d'euros en 2022 pour la prise en charge des soins, médicaments et complications.
  • Cette maladie chronique peut entraîner des complications graves, notamment au niveau des yeux et des pieds pouvant nécessiter une amputation.
  • Les projections de l'Assurance maladie prévoient 520 000 nouveaux cas de diabète d'ici 2027, principalement de type 2.

La prise en charge du diabète en France

Actuellement, le diabète est considéré comme une affection longue durée (ALD). Il bénéficie donc d’une prise en charge spécifique par l’assurance maladie et notamment de l’exonération du ticket modérateur pour tous les traitements entrant dans le cadre du protocole de soins. Ce dernier englobe à la fois le traitement du diabète de type 1 et 2 et de ses complications.

La prise en charge à 100% par la sécurité sociale porte sur :

  • le forfait de 18 euros appliqué aux actes lourds dont le montant est égal ou supérieur à 120 euros ;
  • le matériel comme les bandelettes réactives (dans la limite de 200 par an pour les diabétiques de type 2), les stylos injecteurs non jetables (un par an), une pompe à insuline externe (une tous les 4 ans), etc. ;
  • les soins de prévention pour éviter les complications au niveau des pieds ;
  • le dépistage de la rétinopathie diabétique.

Par contre, certains actes ou soins ne sont pas intégralement pris en charge par l’assurance maladie malgré la qualification d’affection longue durée. C’est pourquoi la souscription d’une complémentaire santé est conseillée dans le cadre de cette maladie chronique afin de pouvoir être remboursé des consultations chez un diététicien, des soins de podologie si le patient ne présente pas un risque élevé de complications ou encore pour les produits pharmaceutiques inscrits sur la liste des médicaments déremboursés.

L’augmentation du coût du diabète risque d’avoir des répercussions sur le long terme au niveau de sa prise en charge par l’assurance maladie.

Les raisons de la hausse du coût du diabète

Alors que le diabète représente 15% des dépenses de santé en France, la sécurité sociale prévoit une hausse de plus d’un demi-milliard d’euros (562 millions d’euros) d’ici 4 ans dans la prise en charge des soins et des traitements liés à cette maladie chronique et à ses complications. La raison principale de cette augmentation est l’arrivée sur le marché de nouveaux médicaments plus chers (les algonistes du GLP-1) dont le coût mensuel varie entre 55 et 163 euros par mois.

D’ailleurs, on assiste à une augmentation constante du coût du diabète. Par exemple, aux Etats-Unis, le prix de l’insuline a augmenté de 197% en 11 ans.

De leur côté, les laboratoires pharmaceutiques justifient cette augmentation par le coût de la recherche contre le diabète. Ils argumentent également sur le fait qu’il ne faut pas prendre en compte le seul coût des médicaments mais le coût global d’un patient atteint de diabète. Selon eux, ces nouveaux traitements réduiraient les effets indésirables et permettraient de réduire les autres dépenses.

Enfin, la sécurité sociale prévoit une augmentation annuelle de 2,9% du nombre de diabétiques en France. Le dépistage se fait à l’aide d’un dosage de la glycémie pratiqué dans un laboratoire.

Quel est le prix de l'insuline en France ?

En France, le prix de l'insuline reste maîtrisé grâce à une régulation stricte et une négociation directe entre l'État et les laboratoires pharmaceutiques. Une fiole d'insuline coûte en moyenne 9 euros, un tarif proche de la moyenne européenne qui se situe à 8,95 euros.

Le traitement par insuline représente un coût annuel variant de 1 450 à 5 900 euros par patient, mais il est intégralement pris en charge par l'Assurance Maladie dans le cadre de l'ALD. Cette prise en charge à 100% comprend :

  • Les différents types d'insuline (rapide, lente, mixte)
  • Le matériel d'injection (stylos, aiguilles)
  • Les dispositifs de pompe à insuline
  • Les consommables associés

Cette politique de prix contrôlés permet d'éviter les situations observées dans d'autres pays comme les États-Unis, où le coût de l'insuline peut atteindre des montants prohibitifs, conduisant certains patients à rationner leur traitement. En France, l'accès à l'insuline reste garanti pour tous les patients diabétiques, contribuant ainsi à une meilleure gestion de la maladie et de ses complications.

Impact financier du diabète sur la Sécurité Sociale

La gestion du diabète représente un défi majeur pour la Sécurité Sociale en France, où le nombre de patients diagnostiqués continue d'augmenter. Cette tendance alarmante impacte significativement les dépenses de santé publique, nécessitant des stratégies efficaces pour optimiser les coûts tout en assurant des soins de qualité.

Coûts directs et indirects associés au diabète

Les coûts liés au diabète se répartissent en dépenses directes, telles que les traitements médicamenteux et les dispositifs médicaux, et en coûts indirects, incluant la perte de productivité due aux arrêts maladie et aux incapacités à long terme. La prise en charge de ces aspects nécessite une allocation importante des ressources de la Sécurité Sociale.

Stratégies de réduction des coûts

Pour contenir les dépenses, des initiatives visant à améliorer l'adhésion aux traitements sont essentielles. Moins d'un Français sur deux suit correctement son traitement, ce qui peut aggraver l'état de santé des patients et augmenter les coûts pour la Sécurité Sociale. En encourageant une meilleure observance, on peut réduire les complications coûteuses et améliorer la qualité de vie des patients.

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Questions fréquentes sur le diabète

Le coût annuel moyen du traitement du diabète représente une charge financière significative, tant pour les patients que pour l'Assurance Maladie. Selon les dernières études disponibles, ce montant varie considérablement en fonction du type de diabète et des complications associées.

Voici le détail des coûts moyens annuels par patient :

  • Coût global moyen : environ 6 500 euros par an pour un patient diabétique de type 2, incluant tous les soins et traitements
  • Surcoût lié au diabète : 2 838 euros supplémentaires par rapport à un patient non diabétique du même âge
  • Coût des traitements médicamenteux :
    • Entre 660 et 1 950 euros par an pour les antidiabétiques oraux
    • De 1 450 à 5 900 euros pour les traitements par insuline
  • Dispositifs médicaux : environ 1 000 euros par an (bandelettes, lecteurs de glycémie, pompes à insuline)
  • Consultations médicales : entre 400 et 800 euros annuels pour le suivi régulier
  • Examens de surveillance : approximativement 500 euros par an pour les analyses biologiques et les dépistages des complications

À noter que ces montants peuvent varier significativement selon la gravité de la maladie, les complications éventuelles et le type de prise en charge nécessaire.

La répartition géographique du diabète en France métropolitaine révèle des disparités territoriales marquées.

  • Les régions du Nord et du Nord-Est présentent une prévalence particulièrement élevée, notamment en raison des facteurs socio-économiques et des modes de vie.
  • La Seine-Saint-Denis se distingue avec un taux supérieur à la moyenne nationale.
  • Les départements et régions d'outre-mer sont également fortement touchés, avec une prévalence deux fois plus élevée que la moyenne hexagonale.

La Réunion arrive en tête des territoires les plus concernés avec 9,72% de sa population traitée pour diabète en 2023.

A l'inverse, certaines régions comme la Bretagne et les Pays de la Loire affichent des taux plus modérés, probablement liés à des habitudes alimentaires différentes et une pratique plus répandue de l'activité physique.

Le diabète se décline en plusieurs formes distinctes, chacune ayant ses propres caractéristiques et mécanismes. Bien que deux types principaux soient largement répandus, il existe également des formes plus rares qui nécessitent une prise en charge spécifique.

Voici les différents types de diabète :

  • Le diabète de type 2 : Il représente environ 92% des cas en France. Cette forme apparaît généralement à l'âge adulte et se caractérise par une résistance à l'insuline, souvent liée au mode de vie et au surpoids.
  • Le diabète de type 1 : Touchant environ 6% des diabétiques, il s'agit d'une maladie auto-immune où le pancréas ne produit plus d'insuline. Il se manifeste généralement pendant l'enfance ou l'adolescence.
  • Le diabète gestationnel : Il survient pendant la grossesse et disparaît généralement après l'accouchement. Les femmes concernées présentent toutefois un risque accru de développer un diabète de type 2 par la suite.
  • Les diabètes MODY (Maturity Onset Diabetes of the Young) : Ces formes rares sont d'origine génétique et représentent moins de 2% des cas.
  • Le diabète LADA (Latent Autoimmune Diabetes in Adults) : Une forme particulière de diabète auto-immun qui se développe plus lentement que le type 1 classique.
Melaine LECARDONNEL
Melaine LECARDONNEL Rédactrice santé

Juriste de formation, Mélaine Lecardonnel est rédactrice web spécialisée dans les domaines de l'assurance depuis 2015. Ses connaissances juridiques et son expertise lui permettent de vulgariser avec clarté des notions complexes. Soucieuse d'apporter une information fiable et accessible, elle tente de permettre aux lecteurs de faire des choix éclairés pour protéger leur santé et leur budget.

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