Transfert des dépenses de l'assurance maladie vers les mutuelles
La situation de l'assurance maladie est tellement dramatique que des spécialistes émettent régulièrement des hypothèses pour réduire au mieux le gouffre gigantesque de la dette.
Dernière en date, celle de transférer certaines dépenses de santé de la sécurité sociale vers les complémentaires santé.
C'est du moins ce que préconise Pascal Terrasse, député sociale de l'Ardèche lors du salon Réavie, qui plaide pour une répartition différente de la prise en charge des remboursements.
En pratique, la sécurité sociale conserverait sa place pour les risques lourds et se défausserait totalement sur les petits risques.
Autrefois un tabou, cette idée semble faire son chemin et trouver plusieurs adeptes.
Pour autant, cette révolution idéologique devra s'appuyer sur une gestion efficace des données de santé et donc des dépenses grâce au big data.
Les freins idéologiques et politiques
Ainsi, pour apprécier au mieux les risques et les remboursements qui en découleront, les compagnies d'assurances et les mutuelles seniors doivent avoir accès aux données de santé des patients français.
Les français sont-ils prêts à laisser des organismes commerciaux avoir accès à leurs données personnelles ?
- Il s'agit là du 1er frein. Quid de la sécurité des informations ? Comment être certain que les assureurs ne vont pas utiliser ces données pour sélectionner les risques ou tarifer selon l'état de santé de l'assuré ?
- Le 2ème soucis concerne la définition même de pathologie lourde, qui restera à la charge partielle de la sécurité sociale et des petits risques uniquement pris en charge par les mutuelles santé.
Il pourrait sembler évident de classer l'hospitalisation, le dentaire et l'optique dans les gros risques et les soins courants (visites de médecins, pharmacie...) dans les petits risques.
Toutefois, l'assurance maladie ne rembourse qu'une infime partie d'une paire de lunettes, doit-on l'exclure totalement des risques lourds ?
De même, les médicaments représentent souvent de petites sommes, mais toutes les dépenses additionnées occasionnent des factures énormes.
En définitif, même si cette réflexion peut sembler brutale et difficile à mettre en place, les solutions de sauvetage de l'assurance maladie sont peu nombreuses. D'autant que la période n'est pas à une énième augmentation des taxes des prélèvements obligatoires.
Pendant ce temps, le sort des compagnies pouvant accepter l'aide à la complémentaire santé ACS est en discussion auprès du gouvernement.