Les opticiens réagissent à l'enquête de l'UFC Que Choisir
Coup de théâtre dans le secteur de l'optique : une étude de l'UFC Que Choisir dévoile au grand jour les fraudes auprès des mutuelles par les opticiens.
Ce n'est pourtant pas la première fois que ce marché fait l'objet de vives critiques.
Déjà en 2013, la Cour des Comptes et l'association de consommateurs avaient dénoncé de concert ces tarifs, parmi les plus chers d'Europe.
Le gouvernement travaille à un plafonnement des remboursements de l'optique par les complémentaires santé.
De son côté, le président de l'UFC Alain Bazot révèle que "l'ampleur de la fraude saute aux yeux".
ADP Assurances, spécialiste des comparatifs mutuelle, fait le point sur ce dossier épineux.
La fraude des mutuelles par les opticiens : les chiffres parlent d'eux-mêmes
Pour son enquête en caméra cachée, l'UFC Que Choisir a demandé à 1188 clients mystère de se rendre chez un opticien.
Dans 20 % des cas, lorsque le consommateur opte pour une monture dont le montant dépasse la prise en charge de la mutuelle, l'opticien propose une fraude au remboursement et bascule le prix de la monture sur celui des verres.
27,5 % d'entre eux recommandent toutefois de choisir une monture moins onéreuse.
C'est en y regardant de plus près que l'on constate que tous les réseaux pratiquent la tromperie, avec en tête les magasins indépendants devant les grandes et petites enseignes.
Le directeur général de Krys, Jean-Pierre Champion, déplore quant à lui la pratique de l'optimisation de facture et annonce des mesures appliquées à son groupe contre les vendeurs de lunettes peu consciencieux.
L'UFC Que Choisir chiffre le montant total de la fraude à 142 millions d'euros, estimation probablement sous-estimée puisqu'elle ne recense que les fraudes suscitées par le vendeur.
Cette fraude impacte chaque assuré puisqu'elle est directement répercutée sur le prix de sa cotisation complémentaire santé optique.
Depuis 2006, la participation des mutuelles dans la prise en charge des paires de lunettes n'a cessé d'augmenter. Alors qu'elle s'élevait à 56,8 % en 2006, elle a atteint 71,5 % en 2012.